Plusieurs pays européens devraient annoncer, en mai, leur reconnaissance de l’État palestinien, a annoncé à Riyad le Haut représentant de l’Union européenne (UE) pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borell.
Selon le chef de la diplomatie de l’UE qui s’exprimait lors du Forum économique mondial de Riyad en Arabie Saoudite, cinq pays européens, à savoir, l’Espagne, l’Irlande, la Belgique, la Slovénie et Malte devraient annoncer leur reconnaissance unilatérale d’un État palestinien au cours du mois de mai.
Au-delà de la portée symbolique, la reconnaissance d’un Etat palestinien par plusieurs pays européens, attendue en mai, pourrait être un levier dans les discussions sur la solution à deux Etats prônée par la communauté internationale, estiment des analystes.
Pour Agnès Levallois de l’Institut de recherche et d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient, citée par un média européen, cette reconnaissance est « un geste avant tout symbolique, qui, dans un premier temps, ne changera pas la vie des Palestiniens mais qui peut être un levier » pour contraindre l’entité sioniste à « reconnaître cet État palestinien ».
Cette spécialiste du Moyen Orient a, toutefois, mis en garde contre « un vrai piège » qui consisterait à reconnaître un État palestinien « pour se donner bonne conscience » sans autre engagement concret.
De son côté, Hasni Abidi du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen, qualifie quant à lui, cette reconnaissance de « pas supplémentaire vers l’établissement des droits palestiniens », affirmant que « cela renforcerait la dynamique de la paix ».
Les déclarations de Josep Borrell interviennent au moment où « la voix européenne est marginalisée », fait-t-il remarquer, soutenant qu’une reconnaissance unilatérale massive permettrait de « replacer les Européens en position de force dans les discussions et de peser face à l’entêtement » de l’entité sioniste qui continue à s’opposer à la création d’un État palestinien.
Un ancien ambassadeur français au Qatar et en Arabie saoudite estime, pour sa part, qu’une reconnaissance de plusieurs États européens « aiderait l’administration Biden dans ses pressions » sur les autorités d’occupation sionistes, « en montrant qu’il y a un mouvement des Européens en ce sens et que l’on ne peut faire semblant que la question ne se pose pas ».
L’Espagne, qui cherche à rallier un maximum de pays, avait affirmé que la reconnaissance était? »dans l’intérêt géopolitique de l’Europe ».
Dans une déclaration commune la Slovénie, l’Espagne, l’Irlande et Malte se disaient « prêts à reconnaître la Palestine » lorsque cela pourra « apporter une contribution positive » à la résolution du conflit.
Quant à la France qui a voté le 18 avril dernier, en faveur d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU visant à admettre la Palestine comme État membre de plein droit au sein de l’organisation internationale, une tentative avortée en raison du veto américain, tergiverse encore à franchir le cap.
À ce titre, cet ancien ambassadeur français au Qatar et en Arabie saoudite, souligne que si d’autres pays européens franchissent le pas, « cela faciliterait une décision française ».
À ce jour, 140 des 193 États membres de l’ONU ont reconnu l’État palestinien.
Photo : AFP